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Logiciel de gestion
pour PME et TPE

La mise en œuvre du e-reporting dans le cadre de la réforme de la facturation électronique obligatoire transforme profondément les pratiques fiscales des entreprises. Ce dispositif, complémentaire à la transmission des factures électroniques inter-entreprises, vise à assurer une remontée régulière des données relatives à des opérations qui ne font pas l’objet d’une facture structurée, comme les ventes à des particuliers ou les transactions réalisées avec des clients étrangers. Cette obligation implique une fréquence de transmission clairement définie, dont le respect conditionne la conformité aux attentes de l’administration fiscale française.

Quelles opérations nécessitent une transmission par e-reporting ?

Le e-reporting des données de transaction concerne toutes les opérations économiques effectuées par une entreprise assujettie à la TVA française, dès lors qu’elles ne sont pas couvertes par la facturation électronique réglementaire. Il s’agit notamment des ventes de biens ou de prestations de services à des clients non assujettis, comme les particuliers, ainsi que des échanges commerciaux réalisés avec des entités établies à l’étranger. Dans ces cas de figure, la facture n’est pas toujours exigée, ou lorsqu’elle l’est, elle ne suit pas nécessairement les formats structurés définis pour les factures électroniques. 

Afin de garantir une vision complète des flux économiques et fiscaux, l’administration a prévu l’obligation pour les entreprises de transmettre périodiquement les données relatives à ces opérations. Cette transmission, effectuée sous forme de e-reporting, permet à l’État de disposer d’informations consolidées sur l’activité réelle des opérateurs économiques, au-delà des seules factures B2B. Elle complète donc la chaîne de contrôle mise en place pour lutter contre la fraude à la TVA et améliorer la fiabilité des déclarations. 

Le e-reporting fiscal repose ainsi sur une logique de collecte structurée, dans laquelle chaque donnée transmise permet d’aligner les flux économiques avec les obligations déclaratives.

À quelle fréquence les entreprises doivent-elles envoyer leurs données de e-reporting ?

La fréquence de transmission du e-reporting dépend du régime d’imposition de l’entreprise. Deux principaux cas de figure sont prévus par l’administration : les entreprises relevant du régime réel normal de TVA, qui doivent transmettre leurs données de manière hebdomadaire, et celles placées sous le régime simplifié, qui bénéficient d’une fréquence mensuelle. Cette organisation vise à adapter la régularité des transmissions à la capacité administrative des entreprises tout en maintenant un niveau élevé de visibilité sur l’activité économique. Pour les structures relevant du régime réel normal, le e-reporting hebdomadaire doit être effectué au plus tard quatre jours ouvrés après la fin de la semaine concernée. 

Cela implique une organisation rigoureuse, avec des outils capables de centraliser, structurer et transmettre les données dans les délais impartis. Pour les entreprises au régime simplifié, le e-reporting mensuel doit être effectué dans les sept jours suivant la fin du mois. Cette distinction permet une certaine souplesse pour les petites entreprises tout en maintenant l’exigence de régularité dans la transmission des données. La fréquence retenue impose à toutes les entreprises de revoir leur organisation interne, en mettant en place un système d’extraction fiable et rapide des données de caisse, des ventes ou des services réalisés, pour garantir leur conformité.

Quelles sont les données à inclure dans les envois de e-reporting ?

Les informations à transmettre dans le cadre du e-reporting fiscal varient selon le type d’opération réalisée, mais elles doivent permettre à l’administration de suivre l’activité de l’entreprise avec précision. Il s’agit notamment des montants des transactions, des taux de TVA appliqués, de la date de l’opération, de la nature du bien ou du service vendu, et des modalités de paiement. Pour les ventes aux particuliers, les données proviennent généralement des systèmes de caisse ou des plateformes e-commerce utilisées, qui doivent être capables d’exporter les éléments au format demandé. 

Pour les opérations internationales, les entreprises doivent renseigner les données spécifiques aux prestations ou livraisons réalisées hors de France, même si elles ne donnent pas lieu à collecte de TVA. Le traitement de ces données impose l’utilisation de formats normalisés et structurés, souvent basés sur des fichiers XML, afin d’assurer leur intégration dans les systèmes d’information de l’administration. C’est pourquoi les transmissions doivent obligatoirement passer par des plateformes agréées, seules habilitées à recevoir, contrôler et transférer les données de e-reporting. L’entreprise doit ainsi être en mesure d’agréger ses données en fonction de la fréquence qui lui est imposée, de les valider, puis de les transmettre de manière sécurisée via un canal réglementé.

Quels sont les risques en cas de non-respect de la fréquence imposée ?

Le non-respect des échéances de e-reporting constitue une défaillance réglementaire, susceptible d’entraîner des sanctions administratives et de déclencher des contrôles fiscaux renforcés. La réforme de la facturation électronique repose sur un principe de régularité et de transparence des flux. Toute omission, transmission hors délai ou déclaration incomplète peut être interprétée comme un manquement aux obligations fiscales. L’administration pourra, en fonction du manquement constaté, appliquer des pénalités financières, réclamer des justificatifs, ou effectuer des vérifications sur place. 

Au-delà de l’aspect répressif, l’enjeu est aussi économique : une mauvaise gestion du rythme de e-reporting peut générer des décalages entre les ventes enregistrées et les montants déclarés dans les écritures comptables, créant ainsi un risque d’erreur sur la déclaration de TVA, voire un redressement en cas d’incohérence. Pour éviter ces situations, les entreprises doivent mettre en place un cadre rigoureux d’extraction, de validation et de transmission des données, compatible avec la fréquence imposée par leur régime d’imposition. Cela suppose souvent d’intégrer une solution logicielle dédiée ou de passer par une plateforme de dématérialisation partenaire offrant les outils nécessaires au respect du calendrier légal. Le respect de cette fréquence est un indicateur clé de la fiabilité fiscale de l’entreprise.

Comment s’organiser pour respecter les échéances du e-reporting ?

Se conformer aux obligations de fréquence du e-reporting nécessite une adaptation opérationnelle de l’entreprise, en lien avec son système d’information, sa politique comptable et ses processus internes. La première étape consiste à identifier les flux concernés, en distinguant clairement ceux relevant de la facturation électronique B2B de ceux soumis au e-reporting. Il est ensuite nécessaire d’établir une procédure de collecte des données issues des ventes à des non-assujettis ou des opérations internationales, en veillant à leur exhaustivité, à leur exactitude et à leur formatage. Pour les entreprises disposant de plusieurs canaux de vente (magasins physiques, e-commerce, prestations à distance), cette agrégation peut représenter un défi technique, qu’il convient d’anticiper. 

Le recours à une plateforme agréée (anciennement PDP) devient alors essentiel pour automatiser la préparation et l’envoi des fichiers requis. Certaines solutions permettent une synchronisation directe avec les logiciels de caisse ou les ERP, simplifiant la remontée des données en fonction du calendrier imposé. Enfin, la mise en place d’un planning de contrôle interne permet de valider chaque transmission, de suivre les échéances à venir, et de réagir rapidement en cas de rejet ou d’anomalie détectée. Le respect de la fréquence de e-reporting devient ainsi une routine intégrée à la gestion financière de l’entreprise, au même titre que les déclarations de TVA ou les clôtures comptables.